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Plage de Melon, en face du Chenal, Porspoder

Vendredi 06 novembre, muni de mon autorisation de sortie hebdomadaire, je suis allé sur l’estran de
Melon (en face du Chenal) avec Artus et Paol car Yves-Marie Paulet m’avait signalé des possibles
vestiges dans la tourbière qui est bien « nettoyée » en ce moment du fait des vents d’ouest. Le
coefficient de marée était de 52, la mer était montante, il était autour de 17 h et la journée ensoleillée.

Tourbière sur estran face à l’île Melon.

De nombreux morceaux de bois sont visibles un peu partout en surface de la tourbe, parfois d’assez
gros gabarits : rares souches mais plus souvent des fragments de branches de taille décimétrique pour
les plus grandes.

Branche de forme arquée d’un mètre de longueur environ

Dans la zone la plus basse, nous avons repéré quelques artefacts archéologiques assez concentrés
autour de branches de bois qui apparaissent seulement en section (comme si elles avaient été coupées ?)
sur une surface assez restreinte ; parmi ceux-ci quelques tessons de céramique et un tranchant de lame
polie en fibrolite verdâtre de Plouguin.

A côté d’une pièce de bois allongée de plus d’un mètre de long présentant deux dépressions ovalaires
(naturelles ?) à une extrémité, nous avons recueilli un fragment de lame polie en métadolérite de type
A.

Situation du fragment de lame polie par rapport à la pièce de bois allongée
Vue de détail du fragment de lame polie in situ

Du fait de sa régularité, il est possible que ce morceau de bois ait été mis en forme. D’autres artefacts
comme des fragments de grès armoricains taillés, quelques silex ont également été repérés dans le même secteur.

Pièce de bois avec deux cavités ovalaires à une extrémité. L’empreinte du fragment de lame polie en
dolérite est visible à l’extrémité droite.

Quoiqu’il en soit, nous avons clairement affaire à une petite occupation néolithique (datation à
préciser) qui semble assez localisée (quelques m2) au sein de cette tourbe.

Je pense que nous pourrions profiter des prochaines semaines (voir des prochaines grandes marées)
pour réaliser quelques études complémentaires avec l’équipe d’ArMeRIE (carottages dans la tourbe ?)
voire prélèvements de bois. Il faudrait aussi voir si M.-T. Kerfourn et J. Goslin ont déjà effectué des
travaux sur ce niveau de tourbe. Le cas échéant, il serait bon de prendre attache avec Vincent Bernard
et bien sûr de contacter le DRASSM avant toute intervention en bonne et due forme.