Sujet proposé par Daniel Le Bris, Pierre Stéphan
Co-encadrants : Yvan Pailler, Nicolas Pouvreau (SHOM)
A partir des relevés topographiques et bathymétriques Lidar réalisés dans le cadre du projet
Litto3D®, un travail de détection de vestiges archéologiques submergés a été réalisé le long des côtes
finistériennes. La plupart des structures repérées correspondent à des barrages en pierres utilisés
comme piège à poissons et construits initialement sur l’estran. Récemment, un outil a été élaboré
pour dater ces structures, dont les plus anciennes remontent à la fin du Mésolithique et/ou début du
Néolithique. Ces barrages sont généralement connus par le toponyme breton gored ou kored
‘barrage, pêcherie’. Toutefois, d’autres toponymes tels peulven ‘menhir, élévation lithique’, kae
‘digue’ carn ‘amas, tertre de pierres’, semblent avoir été utilisés dans le cas des structures les plus
anciennes. Ils suggèrent une évolution sémantique des toponymes employés pour nommer ces
barrages. Si plusieurs centaines de vestiges ont été localisés et renseignés du point de vue de leur
profondeur, ils ne constituent pourtant que la partie émergée d’un plus vaste corpus de sites dont
l’état de dégradation et d’érosion est trop avancé pour permettre leur détection par les seules
données Lidar. C’est pourquoi nous souhaitons mettre en œuvre une recherche plus poussée
s’appuyant sur la toponymie.
Ce stage vise donc à étudier les toponymes nautiques révélant la présence de ces vestiges le long des
côtes du Finistère. Dans un premier temps, il est envisagé de réaliser un inventaire des toponymes
existants à proximité immédiate des structures archéologiques repérées à partir du Lidar. Ce travail
s’appuiera sur l’étude des fonds cartographiques anciens et l’analyse des inventaires toponymiques
consultables au SHOM de Brest. Il permettra de recenser les plus fortes occurrences toponymiques
associées aux barrages de pêcherie et d’étudier leur signification. Une liste référente des toponymes
les plus significatifs sera ainsi produite ; chacun de ces toponymes sera considéré comme un
marqueur réel de la présence de barrages de pêcherie.
Dans un second temps, nous chercherons à utiliser cette liste référente pour identifier de nouveaux
vestiges. Cette fois, l’ensemble des toponymes nautiques du Finistère sera passé au crible afin de
localiser de nouveaux sites archéologiques potentiels. Ces sites feront ensuite l’objet d’une visite de
terrain afin de vérifier la présence de vestiges.
Enfin, le corpus de sites repérés à l’aide du Lidar et de la recherche toponymique sera analysé en
croisant l’âge, la localisation et le nom donné à ces structures. Ce travail permettra de suivre dans
l’espace et dans le temps l’évolution des toponymes utilisés pour nommer ce type de structure.
L’accent sera mis sur l’identification de discontinuités et/ou continuités spatiales et temporelles dans
la dénomination de ces structures susceptibles de révéler des transformations d’ordre culturel
depuis le Méso-Néolithique jusqu’à nos jours.
Connaissances requises
- Licence de breton-celtique et connaissance si possible d’une autre langue celtique.
- bonne maîtrise de l’anglais et une bonne capacité rédactionnelle.
- bonnes connaissances en phonétique, dialectologie, toponymie et variations géolinguistiques.
- sens du relationnel, travail en équipe ; rigueur, méthode, ponctualité et organisation ; autonomie et initiative.
- sensibilisation aux problématiques de l’archéologie, de la préhistoire et de la génétique.