La première semaine a été comme prévue consacrée pour l’essentiel à des prises de contact et des réunions avec les élus ou les représentants de l’Etat et des collectivités locales. Nous avons toutefois trouvé quelques heures pour un premier repérage sur le terrain dans le secteur du sud de l’anse de Miquelon.
Mercredi 27 avril et samedi 30 avril
Nous avons effectué quelques prospections aux lieux-dits Roche à Biche et Roche à Laralde où nous avons retrouvé les vestiges déjà décrits par A.-L. Martinot et M. Le Doaré qui correspondent pour l’essentiel à des plateformes, en élévation par rapport au sol environnant, et à des éléments de parcellaires (talus bas). Nous sommes repassés samedi pour profiter de la luminosité et reprendre quelques photographies.
En poussant un peu plus vers l’est (en direction de l’Etang de la Pointe), nous avons repéré d’autres aménagements anthropiques. Ils se situent plus précisément en contre-bas de la route de Mirande, entre une barre rocheuse bordée d’un ru et une petite piste, toutes deux orientés nord-sud. Sur une zone légèrement en pente qui domine la micro-falaise, plusieurs structures sont clairement perceptibles comme deux nouvelles plateformes.
Sont également visibles une petite carrière (4-5 m2) de forme semi-hémisphérique, un aménagement adossé à un chicot rocheux, des éléments de parcellaires orthogonaux, orientés nord-sud et est-ouest.
Contre l’un des petits talus (N-S), une forme sub-ovalaire de quelques m2 pourrait correspondre à un fond d’habitation ou de cabane qui mesure environ 6 m sur 4 m.
Un autre talus, également orienté N-S est composé de blocs plantés de chant ; d’autres élévations similaires pourraient être masqués par la végétation. Enfin, autour et sur le chicot rocheux, des artefacts ont été observés dans les zones érodées, ils correspondent à plusieurs briques entières ou des fragments, des tessons de grès et de faïence, de nombreux morceaux de verres et de fer (notamment un clou).
Au sud, une forme ovale délimitée par un faible talus est accolée au chicot et, dans sa partie ouest, des pierres dont certaines en roche différente de celle de l’affleurement paraissent délimiter un aménagement.
Ces structures semblent inédites et mériteront très certainement que l’on s’y attarde dans les semaines à venir. Parmi les vestiges repérés, au moins deux plateformes trouvent des analogies avec les formes présentes plus à l’ouest. Toutefois, certaines structures qui s’y trouvent comme les talus bas armés de gros blocs, la carrière, les aménagements autour du pointement rocheux et même un possible bâtiment de forme ovalaire confèrent à ce secteur une véritable originalité. Il conviendra donc de comprendre la nature de ces installations anthropiques : en plus des habitations sur plateforme, il pourrait y avoir des zones liées à des activités particulières restant à définir ou alors des occupations plus saisonnières. On ne peut pas exclure non plus qu’il s’agisse d’une zone d’habitation plus ancienne. Enfin, il est également possible que l’on soit face à des occupations diachroniques.
Les terrains qui se trouvent dans le secteur au sud du Goulet appartiennent majoritairement à la collectivité territoriale. Leur survol en drone ne demandant pas d’autorisation particulière (comm. pers. A. Hublart), nous prévoyons d’y effectuer une prospection aérienne dès mardi en vue d’obtenir un modèle numérique d’élévation.