L’archéologie littorale est un domaine de recherche encore assez peu développé sur les côtes françaises tant en archéologie programmée que préventive. Cela tient pour beaucoup aux difficultés d’intervention dans ces milieux mouvants (dunes, estran, marais littoraux, estuaires…) et pouvant évoluer rapidement. A cela peuvent parfois s’ajouter des blocages administratifs liés à la diversité des propriétaires (conservatoire du littoral, conseils départementaux, communes) ou des gestionnaires, au statut des terrains et à leur protection, à des limites de propriété pas toujours simples à établir ou encore au découpage juridique quelque peu artificielle de l’estran entre SRA (archéologie terrestre) et DRASSM (archéologie maritime).
Si les structures archéologiques littorales sont variées, elles ont comme dénominateur commun le fait d’être toutes au péril de l’érosion côtière ou de la remontée du niveau marin à court ou moyen terme. A cela, on pourrait ajouter une pression anthropique toujours plus forte en secteur maritime. Parmi les sites archéologiques, on différenciera ceux qui sont strictement liés au milieu maritime (structures portuaires, barrage de pêcheries, viviers, etc.) et ceux qui concernent des sites terrestres aujourd’hui submergés du fait de la remontée du niveau de la mer (mégalithes, tombes, habitats, parcellaires, etc.).
Pour étudier ces structures, il est nécessaire de développer des méthodes qui se rapprochent de l’archéologie de sauvetage urgent tant les fenêtres d’observation sont parfois très courtes (parfois limitées au temps d’une marée), mais aussi de mettre en place de nouveaux outils d’investigations (lidar, géoradar, DGPS). Des sites comme les amas coquilliers sont propres à ces milieux. Leur étude nécessite un véritable travail interdisciplinaire et permet d’obtenir des informations particulièrement riches concernant les modes de vie des sociétés passées et les paléo-environnements.