Le dispositif ArMeRIE en quelques mots
La chaire ArMeRIE (Archéologie maritime et recherche interdisciplinaire environnementale) correspond à un poste d’IR financé 50/50 par l’INRAP et l’UBO sur une durée de 2 ans (de janv. 2020 à janv. 2022), puis par le projet SeaLex financé par ISblue sur une durée d’un an (jusqu’à janv. 2023). Cette chaire a pour objectif de promouvoir l’archéologie littorale en Bretagne occidentale et à l’international, notamment à travers le réseau d’universités maritimes SEA-EU.
Elle trouve ses fondements dans le Programme archéologique molénais et dans la fouille programmée du site de Beg ar Loued menée de 2003 à 2011 sur l’île de Molène qui a regroupé sur le terrain et durant la post-fouille, achevée en 2018, une cinquantaine de chercheurs de tout horizon dont une bonne part rattachée à des labo. de l’UBO. Cela fait donc presque 20 ans que des liens se sont tissés entre Sciences Humaines et Sciences de la mer à Brest.
En 2018, une réflexion sur l’archéologie à l’UBO a été engagée par un petit groupe d’enseignants-chercheurs et de chercheurs afin de dresser un bilan des acquis et des potentialités sur ce thème. Très vite, il est apparu que l’UBO avait une place originale à jouer dans le domaine de l’archéologie maritime en soutenant une approche résolument interdisciplinaire, qui mêle aussi bien sciences du Vivant, sciences de l’Homme et de l’Ingénieur. En 2019, un document de synthèse intitulé « livre blanc de l’archéologie à l’UBO » a été remis à la présidence et a fait l’objet d’une diffusion restreinte auprès de nos partenaires académiques.
Lors de la parution de l’ouvrage « une maison sous les dunes1 », le Président de l’UBO a annoncé que l’université allait soutenir l’archéologie littorale pour une durée de deux ans en dotant cet axe de recherche d’un budget de 100 K€. Parallèlement, le Président de l’INRAP a accepté la mise à disposition à l’UBO d’un archéologue sur une chaire portée par les deux institutions, le tout étant acté dans une convention cadre qui sera signée à l’automne 2020 à Brest.
L’UBO a pour ambition de créer des synergies entre ses 4 instituts : IB-SHS, IB-Labstic, IB-Santé et IUEM. La création d’ArMeRIE rentre donc dans une stratégie de l’UBO qui cherche à créer de nouvelles interfaces scientifiques dont la mer est l’objet central, et ce en investissant les avancées des sciences de la mer produites à l’IUEM. C’est donc comme un incubateur d’interdisplinarité entre ces différentes composantes que nous voyons le rôle du dispositif ArMeRIE.
Trois thématiques-clefs serviront de fil rouge au « dispositif ArMeRIE » : 1/ l’étude des sociétés littorales passées ; il s’agit là de développer une véritable expertise du point de vue anthropologique de ces sociétés ; 2/ l’adaptabilité et la résilience des sociétés littorales face aux changements environnementaux, politiques ou économiques ; 3/ La troisième vise à étudier les interactions Homme / Milieu en contexte maritime.
L’équipe d’origine s’est constituée en comité opérationnel dès juillet 2019. Ce COMOP est composé de chercheurs issus de 6 labo. brestois : 5 sont hébergés à l’UBO, soit LETG, LEMAR, LGO pour l’IUEM, le CRBC pour l’IB-SHS, le labo. de génétique de l’INSERM et le CERV qui est rattaché à l’ENIB. En sus de ce COMOP, le « dispositif ArMeRIE » est encadré par un COPIL composé des dir. de labo. impliqués, des dir. d’instituts, du VP-R de l’UBO et des représentants des organismes de tutelle de l’archéologie et par un CS international.
A l’échelon local, les membres d’ArMerie sont issus des labo. de l’AUB. A l’échelon national ou international, les chercheurs d’autres structures de recherche ou de labo. extérieurs peuvent y être rattachés comme membres associés, de même que les collègues étrangers.
Le développement de l’archéologie littorale passe par plusieurs actions en matière de diffusion scientifique (création d’un site web, séminaires bimestriels filmés autour de l’archéologie littorale, organisation de tables-rondes et colloques).
La recherche est l’ambition première de la chaire. Plusieurs projets sont en gestation ou ont d’ores et déjà démarré. Nous travaillons à : 1/ la mise en place d’un chantier de fouille-école en contexte insulaire. Nous l’utiliserons comme terrain d’expérimentations pour tester des méthodes innovantes (sclérochronologie, paléobiodiversité, courantologie, ADN, etc.) ; 2/ la construction d’une « amas coquillier-thèque » en lien avec le projet Equipex+ du PIA3 « Ocean memory » ; 3/ au renforcement des programmes de terrain notamment (Jersey ou Saint-Pierre-et-Miquelon) ; 4/ la participation et le soutien aux projets de recherche portés par les membres d’ArMeRIE.
Le volet formation n’est pas pour autant mis de côté et là aussi plusieurs chantiers s’ouvrent à nous, comme la formation continue des agents (collectivités, parcs, INRAP) ou des élus dans le cadre du service de formation continue de l’UBO, la création d’un parcours de formation de niveau master sur les sociétés littorales passées s’insérant en transversalité au sein des parcours UBO existants. Enfin, nous avons déjà commencé à financer des masters recherche interdisciplinaires entre les différentes composantes de l’AUB.
Bien que conscients d’en être qu’au démarrage, il faut dès aujourd’hui se projeter dans l’avenir et se poser les questions de comment pérenniser ce dispositif et quel cadre organisationnel et administratif lui donner. Le dispositif ArMeRIE pourrait s’inscrire le cas échéant dans le cadre d’un « laboratoire sans murs », dans un dispositif étendu à l’international et plus particulièrement autour de l’Océan atlantique qui fait déjà le lien entre la plupart des chercheurs concernés. L’obtention du financement de 400 K€ du projet SeaLex par ISblue en juillet 2020 participe à cette dynamique et constitue un atout de poids pour atteindre rapidement les objectifs d’ArMeRIE tout comme plusieurs projets exploratoires financés par la ZABrI.