Le programme ArMeRIE / Aires linguistiques en Manche-Atlantique

Aires linguistiques en Manche-Atlantique

Concordances entre zones celtiques, romanes et anglo-germaniques du Portugal à la Bretagne et à l'Écosse
2018 | Projet En cours

Au regard des données géolinguistiques disponibles, les recherches ont pour objectif d’examiner les hypothèses et les théories avancées par les linguistes sur l’évolution des parlers celtiques depuis la préhistoire jusqu’à la fin du XIXème siècle / milieu du XXème. Elles ont été élaborées à partir de théories plus générales concernant l’origine et l’évolution des langues indo-européennes par croisement de données provenant de plusieurs disciplines. La première porte une importance particulière au phénomène de continuité de langue et de population depuis l’arrivée d’Homo Sapiens en Europe, l’autre, met l’accent sur le processus de Néolithisation affectant les pratiques des chasseurs-cueilleurs-pêcheurs. En outre, ces théories imposent des prédicats décrivant l’évolution géographique et temporelle des parlers celtiques à l’ouest de l’Europe sur le long terme, et c’est ce que nous proposons d’examiner plus en détail. Pour cela, nous proposons des interprétations de cartes géolinguistiques traitants de champs sémantiques spécifiques comme la zoonymie et de la phytonymie marine dialectale sous SIG. La méthodologie adoptée est en partie basée sur le modèle de l’Atlas Linguarum Europae et de l’Atlas Linguistique Roman (ALiR) : vastes entreprises géolinguistiques visant à développer l’analyse lexicale et l’étude motivationnelle à partir d’enquêtes orales de terrain réalisées auprès de locuteurs natifs, représentants des parlers locaux en Europe.

L’ALCAM (Atlas Linguistique des Côtes de l’Atlantique et de la Manche), initié dans les années 80 et resté inachevé, constitue une des nombreuses sources de la thèse pour la France. Elle s’ajoute à des études préexistantes au niveau régional comme au niveau local, compilées depuis Gibraltar jusqu’au Nord de l’Écosse. Cette emprise permet de prendre en compte la perméabilité des aires linguistiques voisines (germanique, romane et basque) avec l’aire celtique. Ce travail nous amène également à réaliser des enquêtes pour affiner l’analyse, notamment en zone gaélique.

Les informations récoltées s’assimilent donc selon nous, à des données plus ou moins figées dans le temps, que l’on peut confronter aux observations réalisées par les chercheurs au sein d’ArMeRie. Plus récemment, nous travaillons ensemble pour évaluer les relations entre les attestations toponymiques d’une part et les observations de terrain réalisée par les archéologues. Certains toponymes permettent de préciser voire révéler la présence à date ancienne de traces matérielles qui s’étendent sur plusieurs milliers d’années comme les mégalithes (Pailler-Tanguy, 2009), les lieux d’exploitation du sel (Gouletquer-Weller, 2010) et les pêcheries (Stéphan, 2016).

Notre participation vise à établir une méthode transposable à d’autres aires linguistiques et à prendre du recul en confrontant notre interprétation des faits linguistiques aux données présentées par les archéologues, généticiens, géographes et palynologues au sein d’ArMeRie.

Encadrants : Daniel Le Bris, McF-HDR, CRBC-UBO (directeur), Xaverio Ballester, Universitat de València (co-directeur).

Responsable

Xaverio, Ballester

| Uni. Valencia (Esp.)
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Daniel, Le Bris

| Maître de conférences HDR de celtique et Linguistique | CRBC, EA 4451 / UMS 3554 | UBO
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